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Jeunes en Nouvelle-Aquitaine

Une cinquième école vétérinaire à Limoges

Une cinquième école vétérinaire à Limoges

Temps de lecture 6 minutes

Les étudiants de première année des quatre écoles vétérinaires de France ont fait leur rentrée à Limoges. Une semaine de découverte réussie qui appuie le projet de création d’une nouvelle école vétérinaire dans la capitale limousine.

Publié le mardi 14 septembre 2021
  • #Orientation
  • #Enseignement supérieur
  • #Santé
Des étudiants de l'école vétérinaire dans un champs

Bottes aux pieds et gants d’examen aux mains, munis de pinces et de flacons de recueil d’échantillon, de petits groupes semblent chercher quelque chose dans un champ. Ce n’est pas une cueillette automnale de champignons, mais les élèves de première année des écoles vétérinaires venus de toute la France en plein atelier de zoologie. L’objet de leur recherche n’est pas très glamour. Les étudiants fouillent de belles bouses de vache dont ils tirent vers et scarabées.

Une semaine en situation

Les 160 étudiants qui ont fait le déplacement ont beaucoup apprécié cette première semaine de cours à Limoges. Leurs professeurs leur avaient concocté un programme « en situation » qui témoigne de la nouvelle orientation de cette promotion. Le cours de zoologie sur les coprophages des bouses de vache était une des activités proposées pour montrer aux élèves la diversité de leur futur métier. L’atelier avait toute sa pertinence, puisque l’analyse de la faune présente dans les bouses de vache « renseigne aussi sur la santé animale et les produits utilisés dans l’élevage," rappelle Laurent Chabrol, entomologiste limousin requis pour l’occasion. « Certains antiparasitaires stérilisent les bouses en tuant tout ce qui s’y trouve » avertit le scientifique. « C’est aussi le rôle du vétérinaire d’aider les éleveurs à faire plus attention ». Et cela fonctionne. En témoignent les vers et scarabées découverts par les étudiants qui n’en imaginaient pas en trouver tant.

Les élèves venus à Limoges sont tous issus d’une sélection post-bac. C’est une première. Les années précédentes, le concours était presque exclusivement réservé aux étudiants de classe prépa. Le nouveau concours a été repensé pour attirer des profils différents et renouveler le métier. « Cette année, nous avons une diversité d’élèves jamais vue. Ils ne sont plus tous issus des grandes villes et présentent des intérêts pour des aspects variés de la profession », témoigne une enseignante de l’école de Nantes. Avec ce nouveau recrutement, l’objectif du ministère de l'Agriculture est de retrouver des praticiens dans tous les secteurs et sur tout le territoire.

Un métier devenu difficile

Atlelier dans la nature

Car le métier de vétérinaire est en désaffection dans les milieux ruraux et le nombre de praticiens s’occupant des grands animaux est en baisse constante depuis bon nombre d’années. Les vétérinaires se concentrent sur les villes et les petits carnassiers, c’est-à-dire, les chiens et les chats. « Le métier est devenu difficile, » explique un enseignant. « Les salaires sont loin d’être mirobolants. L’école coûte 2500 euros sur 6 ans et il faut ensuite se faire une clientèle, financer une installation coûteuse, faire face aux impayés qui peuvent, par exemple, atteindre 50 % en filière équine, c’est loin d’être évident pour un jeune qui s’installe ! »

Cette semaine d’intégration, alternant cours magistraux, ateliers et rencontres avec des professionnels de différents secteurs a permis aux étudiants de porter un regard ouvert sur leur profession et d’aborder concrètement les problématiques de leurs futurs clients. Moment apprécié : l’échange avec des vétérinaires en exercice pour poser « sans pression » toutes les questions sur le métier : des horaires à la rémunération, en passant par la vie personnelle et les rapports avec les clients.

Former les vétérinaires en France

Photo de l'amphi d'une école vétérinaire

« Les problématiques de l’installation des vétérinaires sont maintenant les mêmes que pour les médecins généralistes », relève le président de Région venu à Limoges pour rencontrer les futurs praticiens et défendre la création d’une nouvelle école vétérinaire.

Des problématiques qui doivent, selon lui, être abordées dans un ensemble. Elles constituent un des maillons de l’approche « One health », comprendre « une santé » défendue par l’exécutif régional. Le concept est développé depuis les années 2010. Il défend une approche unique pour la santé humaine, animale et celle de l’environnement. « 20% des cancers seraient liés à l’environnement » illustre Alain Rousset en citant les chiffres de l’OMS. Pour lui, les vétérinaires, « vigies de la vie animale » jouent un rôle primordial dans cette approche. L’axe de la formation est pour lui, essentiel. « Il y a d’abord la nécessité pour la France de former elle-même ses vétérinaires. » En effet, plus de la moitié d’entre eux part dans le reste de l’Europe pour de coûteuses études en écoles privées « où on finit presque par acheter son diplôme » relève un professeur. « La création de cette école sur le site de Limoges prendrait tout son sens, car le Limousin est une terre d’élevage. » L’école serait ainsi au plus près de ceux pour qui des spécialistes font défaut.

One health

Autre argument de taille : « tout ce qu’a déjà mis en place l’université de Limoges dans le cadre de l’approche one health ». « L’université possède une plateforme de pointe pour la chirurgie animalière de pointe, a produit une étude pour la mise en place d’une clinique ambulante et envisage la mutualisation avec les recherches de pharmacie, ou encore un partenariat avec le CHU » détaille la présidente de l’établissement Isabelle Klok-Fontanille, aux côtés du président de Région pour une conférence de presse sur le sujet. Egalement présente, Valérie Baduel, directrice générale de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'Agriculture évoque quant à elle la possibilité d’une 5e année de spécialisation « animaux de rente » en lien avec les acteurs régionaux et l’université.

Pour le président de Région, la question n’est pas de « savoir si l’école se fera, mais quand elle se fera. Les arguments pour cette 5e école sont assez sérieux pour ne pas imaginer qu’elle ne verra pas le jour. » Le scénario que dessine l’élu passe d’abord par l’institution de cette semaine d’intégration à Limoges puis, dans un second moment, de la création de cette 5e année « d’ouverture et de spécialisation sur le monde agricole », avant de passer « d’ici quelques années » à l’acte de la création de la nouvelle école.

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