L’auto-école sociale et solidaire « Bougeons-nous ! 47 », basée à Marmande, propose un dispositif adapté à un public défavorisé pour passer le permis de conduire.
Studieux dans une salle obscure, face à l’écran où défilent différents éléments de signalétique, une dizaine d’élèves prépare le code. « C’est une occasion rêvée », murmure Lauriana, 25 ans, assistante maternelle. « J’ai besoin du permis pour faire des sorties avec les enfants que je garde et jusqu’à présent, c’était mon mari qui faisait le taxi. » Un vrai gage de liberté. Tout à fait ce que ressent Al Mouftada, 34 ans : « Sans permis on n’a rien ! Ma distance est limitée par les lignes de bus, et comme je suis au RSA, je ne pourrais pas me payer des cours dans une auto-école classique. » Quant à Jérôme, c’est son premier cours, mais il espère apprendre le plus vite possible. « Je débute un nouveau travail dans le bâtiment, et j’ai 30 minutes de trajet à pied », explique-t-il, « ça sera beaucoup plus confortable quand je pourrai les faire en voiture ». Fatima Figues l’a maintes fois constaté : « Le premier frein à l’insertion dans la vie économique est souvent constitué par la mobilité. » Cette élue municipale marmandaise, très impliquée dans l’action sociale, a donc décidé de se lancer pour aider ceux qui en ont le plus besoin à décrocher le précieux sésame.
Volant… et vélos !
Le projet de l’auto-école sociale et solidaire est donc de fournir un soutien aux personnes en cours d’insertion sociale et professionnelle pour leur permettre de passer le permis de conduire à moindre coût et d’être épaulées dans leurs démarches. Créée en 2017 et baptisée « Bougeons-nous ! 47 », l’association dispose d’une voiture équipée fournie par le concessionnaire automobile David Pujol et d’un local dans le quartier Lolya, mis à disposition par le bailleur social Habitalys. La Région s’est engagée en fournissant une aide pour l’acquisition de matériel adapté à cette activité.
La réglementation et les exigences y sont les mêmes que dans une auto-école classique. Céline, formatrice, y veille en assurant l’enseignement de la conduite et des règles de sécurité routière. En revanche, ici, le parcours est adapté à chacun et, surtout, avec un coût total de 350 euros, le tarif reste accessible. Une vingtaine de personnes, orientées par Pôle.
Emploi ou par les travailleurs sociaux, devraient être formées chaque année. « La demande est très forte », constate Fatima Figues. Pour l’épauler, elle peut compter sur Pierrick Fedrigo, ancien cycliste professionnel, vainqueur de quatre étapes sur le Tour de France, et parrain de l’association. En parallèle des cours de conduite, ils collectent d’anciens vélos chez les particuliers, les remettent en état, et les prêtent à ceux qui n’ont pas encore de volant entre les mains.