L’ENSMIC, école nationale supérieure de meunerie installée en Charente-Maritime, possède un moulin pilote pour former les futurs cadres de la filière. Un outil rare, ultra-moderne et plébiscité par les industriels.
Cet établissement public financé par la Région Nouvelle-Aquitaine forme les futurs meuniers et acteurs d’une filière stratégique pour la France. Plus de 400 moulins maillent le territoire, génèrent près de 6 000 emplois directs et recrutent à tour de bras.
« J’ai déjà des propositions sans même avoir fait de recherches », assure Pierrick Prangère, qui achèvera son cursus cette année. Boulanger âgé de 26 ans, cet étudiant originaire du Gard a choisi d’étendre ses compétences aux métiers de la meunerie. « C’est très gratifiant. Avec un même lot de grains, nous pouvons créer des farines très différentes seulement avec quelques petits réglages », explique-t-il.
« Chaque variété a ses particularités. Ce n’est jamais la même routine », confirme Mattéo Texier, un Rochelais de 20 ans qui s’est vu directement proposer un poste de chef d’équipe en CDI.
© Françoise Roch
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Quatre offres d’emploi par apprenti
L’école dispose, depuis 2010, de son propre moulin pilote. « Il n’en existe que cinq à travers le monde. Le nôtre est le seul en Europe adossé à une école. Nous y reproduisons tous les process meuniers pour y former les futurs cadres de l’industrie », détaille Arnaud Oble, le directeur des ateliers technologiques.
Avec un débit compris entre 200 et 400 kg à l’heure selon les graines utilisées, ce moulin entièrement informatisé offre un outil de formation exceptionnel. Trente-cinq étudiants suivent actuellement les cursus proposés par l’ENSMIC, notamment son BTS. « Nous pourrions doubler nos effectifs, souligne Arnaud Oble. Pour un apprenti candidat, quatre offres sont disponibles en entreprise. » Utilisé à 95 % de ses capacités, ce moulin permet de tester de nouveaux produits et d’enseigner les différentes méthodes de fabrication.
Rien ne se perd ici : les farines issues du moulin pilote sont immédiatement utilisées dans un atelier de transformation voisin. Les étudiants de l’ENSMIC y confectionnent sur des équipements professionnels des pains, viennoiseries et biscuits. « Nous essayons de trouver des débouchés à tout ce que nos élèves produisent. Nous avons une gamme de farines et une gamme de biscuits vendues notamment en circuit court aux collectivités locales, sur le marché de Surgères ou en magasin. Cela permet à nos étudiants de se confronter à toutes les contraintes techniques et réalités de la filière », abonde Arnaud Oble.
L’ENSMIC possède également un laboratoire d’analyses pointu et très prisé des industriels français, meuniers ou biscuitiers. Jusqu’à 1 500 analyses y sont réalisées chaque année pour « ajuster les process et éviter les erreurs de production ». Un plus pour les étudiants, qui s’appuient sur ce laboratoire ultra-moderne pour se former au mieux, et une source de financement non négligeable pour l’école de Surgères, reconnue pour ses savoir-faire et sa maîtrise complète de la chaîne de production.