Du 5 au 9 septembre, la Région Nouvelle-Aquitaine a reçu à Limoges les étudiants en 1ère année d’école vétérinaire ayant intégré ce cursus post-bac, via Parcours Sup. Une action mise en place dans le cadre de la politique de soutien à la médecine vétérinaire de la Région.
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Durant cette semaine d’intégration, les 160 élèves des 4 écoles vétérinaires publiques ont reçu une formation commune en lien avec l'exercice en milieu rural de ce métier. Une occasion pour la Région de présenter son projet de création d'une 5e école vétérinaire à Limoges.
Des étudiants recrutés via Parcours Sup
Depuis 2021, les élèves de classe terminale qui souhaitent devenir vétérinaire peuvent s'inscrire via Parcoursup dans les quatre écoles nationales vétérinaires : l'ENVA à Maisons-Alfort, l'ENVT à Toulouse, Oniris à Nantes et VetAgro Sup à Lyon. 160 places sont disponibles via ce mode d'intégration. Ces brillants étudiants suivent une année de cycle préparatoire intégré d’un an. Le reste des 480 étudiants continue d'être recruté dans les écoles vétérinaires (ENV) par concours (post classe préparatoire, post licence ou post BTS/BTSA/DUT ou une licence professionnelle).
Ce mode supplémentaire de recrutement post-bac permet non seulement d’augmenter le nombre de vétérinaires formés pour la pratique rurale, mais offre aussi aux élèves de terminale ayant de bons résultats scolaires mais pour lesquels la classe préparatoire pourrait être perçue comme un obstacle, la possibilité de postuler directement dans une des quatre (ENV).
Une semaine pour mieux se connaître et découvrir les différents aspects du métier
Les 160 étudiants de cette nouvelle promotion ont bénéficié pour la deuxième année consécutive d'une semaine d'intégration à Limoges. L'intérêt pour eux, au-delà de faire connaissance rapidement et de rencontrer les élèves des autres écoles nationales, est de prendre conscience sur le terrain des enjeux pour le monde rural d'avoir accès à une médecine vétérinaire de qualité basée autant sur le soin que sur la recherche. Toute la semaine, ils ont bénéficié d'un programme riche et varié qui leur a permis de découvrir les multiples facettes de leur future profession.
Parmi les temps forts de cette semaine figuraient notamment la visite de la jumenterie de Pompadour et de l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE), du site de Lanaud, d’exploitations agricoles bovines. Une table ronde sur la profession de vétérinaire était également organisée. L’occasion d’échanges avec des professionnels exerçant dans des secteurs différents : cabinets, zoos, abattoirs, laboratoires, entreprises...
Les étudiants logés sur le site de Chéops (Limoges), géré par le Département de la Haute-Vienne, ont ainsi sillonné la Haute-Vienne et la Corrèze en alternant visites et conférences.
Issus de parcours variés, les étudiants viennent de toute la France, de l'enseignement général ou agricole, de grandes métropoles ou de territoires ruraux. Pour Swann et Kélyann, qui viennent d'intégrer l'ENV de Toulouse, cette semaine est très positive. « Le programme est très complet, ça nous met dans le bain directement, on est sur le terrain et ça nous permet de nous rencontrer dès la rentrée », explique la jeune étudiante. Encadrés par des enseignants des différentes écoles, ils ont pu échanger sur leurs projets, leurs questionnements sur le métier, leurs inquiétudes sur les études dans une ambiance studieuse et récréative. « C'est très bien organisé, intéressant et enrichissant », renchérit son camarade, poussé dans cette voie par une conseillère d'orientation. « Et on est très bien logés en plus, c'est mieux qu'en cité U »...
La Nouvelle-Aquitaine en quête de vétérinaires
La Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole française et subit de plein fouet la déprise vétérinaire en milieu rural. 2154 vétérinaires exercent sur le territoire, mais ils sont de plus en plus concentrés en milieu urbain, où l’activité s’avère plus rentable.
Le pourcentage de vétérinaires en exercice auprès des animaux de production a chuté de 18,5 % en 5 ans. Cela a de lourdes conséquences sur l’élevage : délais d’intervention allongés, impact sur la situation sanitaire animale, pertes économiques importantes. L’enjeu pour la Région est de maintenir la qualité des élevages, ce qui ne sera pas possible sans un maillage vétérinaire suffisant qui puisse garantir la sécurité alimentaire et sanitaire mais aussi préserver la biodiversité et le patrimoine paysager.
La crise liée à la Covid-19 a montré l’importance de cet enjeu de santé publique : 80% des maladies humaines sont d’origine animale. C’est pourquoi La Nouvelle-Aquitaine met en place une stratégie One Health (une seule santé), pour rapprocher la santé humaine, animale et environnementale. Afin de faire face demain aux prochaines crises sanitaires, il s’agit d’organiser un écosystème fédérant les praticiens vétérinaires, les formations médicales humaines, les écoles d’ingénieurs agricoles, les formations universitaires en biologie et en sciences de la vie et de la santé, les chercheurs et les entreprises leaders du secteur, les agriculteurs…
Un plan de soutien de la formation à l'installation 2022-2026
Afin de répondre à ces enjeux majeurs, le plan régional de soutien à la médecine vétérinaire sur les animaux de rente en région Nouvelle-Aquitaine 2022-2026, adopté en séance plénière du Conseil régional en juin 2022, propose un panel de mesures allant de la formation des jeunes vétérinaires à la pérennité du maillage vétérinaire. Ce plan s’appuie sur une approche territoriale différenciée forte, pour orienter le maillage vétérinaire dans les zones les plus pertinentes en termes de besoin des filières animales régionales, afin de garantir la pérennité des élevages ruminants en Nouvelle-Aquitaine.
Les actions du plan régional : vers l’accompagnement de la formation des vétérinaires
- Projet de 5ème école vétérinaire publique à Limoges (voir ci-dessous)
A travers ce projet, il s'agit de compléter, par une forte initiative régionale, les dispositifs actuels de formation, en s'appuyant sur les besoins spécifiques de l'activité en secteur rural, dans un souci d’écologie de la santé. - Soutien à l’organisation de la semaine d’intégration des élèves de 1ère année (post-bac) des quatre écoles vétérinaires
- Soutien aux élèves vétérinaires inscrits dans le master 2 One Health et santé publique de l’Université de Limoges
# participer de manière active au financement des études permettant l’accès à la profession vétérinaire,
# valoriser une nouvelle approche One Health de l’exercice vétérinaire, et ainsi valoriser les ambitions régionales sur le sujet
# encourager l’installation en région de futurs vétérinaires sensibles à l’exercice en rural. - Le soutien à l’accueil de stages tutorés
Le dispositif national des stages tutorés permet à des élèves vétérinaires inscrits en année d’approfondissement au sein des écoles nationales de s'imprégner des particularités liées à l'exercice en clientèle rurale. - Le soutien à la pérennité de la médecine vétérinaire en milieu rural
Les vétérinaires nouvellement installés en milieu rural, peuvent se heurter à un certain nombre d’écueils susceptibles de limiter la durée de leur exercice en milieu rural. L’attractivité de l’activité étant un réel enjeu, il convient donc de promouvoir des expérimentations propres à améliorer la qualité de vie, la qualité des soins prodigués, la rentabilité du cabinet vétérinaire…
Le projet de la 5e école vétérinaire publique à Limoges
Aujourd’hui, les quatre écoles nationales vétérinaires existantes (l'ENVA à Maisons-Alfort, l'ENVT à Toulouse, Oniris à Nantes et VetAgro Sup à Lyon) sont saturées. Cela entraîne un recours massif aux étudiants formés à l’étranger, qui représentent plus de la moitié des nouveaux inscrits (52,5%). Les études y sont plus courtes (de trois ans) et moins onéreuses. Les étudiants français y recourent eux-mêmes massivement, pour le même diplôme.
« Notre pays, le premier pays agricole d’Europe, ne forme plus assez de vétérinaires. C’est pourquoi, la Région Nouvelle-Aquitaine porte le projet de création de la 5e école nationale vétérinaire publique à Limoges. Projet de grande envergure, sa création se fera étape par étape, avec le souci permanent de concertation avec la profession vétérinaire, le monde agricole, l'ordre des vétérinaires, et bien sûr le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, les écoles nationales vétérinaires mais aussi les acteurs de l’enseignement supérieur et les collectivités du territoire », précisent Alain Rousset et Claire Jacquinet, conseillère régionale et vétérinaire de profession.
A travers ce projet, il s'agit de compléter, par une forte initiative régionale, les dispositifs actuels de formation en s'appuyant sur les besoins spécifiques de l'activité en secteur rural, dans un souci d’écologie de la santé. Cette école, sera fondée sur un modèle de formation et d’approches innovantes afin de rendre le parcours d’études compétitif.